Vers une coopérative d'installation de bergers en éco-pastoralisme


 
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Collectif de bergers en éco-pastoralisme

1 - Définition du projet
La finalité du projet est l’installation de nouveaux actifs agricoles en élevage ovin et caprin en système éco-pastoral. Ce dernier offre en effet des opportunités réelles de redéploiement d’une filière ovine et caprine en zone de plaine en permettant d’asseoir l’économie des exploitations sur deux débouchés principaux : la vente d’agneaux et de fromages de qualité bien valorisés et la contractualisation avec des gestionnaires d’espaces naturels pour l’entretien par le pastoralisme des surfaces dont ils ont la charge. Ce type d’élevage qui associe performance économique et excellence environnementale est typique d’une approche agro-écologique telle qu’encouragée par le Ministre de l’Agriculture. Afin d’éveiller des vocations pastorales et de former les aspirants bergers à un métier qui requiert des savoir-faire pointus, les porteurs du projet ont imaginé un dispositif de formation et d’accompagnement à l’installation (Coopérative d’installation de bergers éco-pastoraux) sur le modèle des espaces test d’activité agricoles, développés depuis quelques années dans plusieurs régions françaises.


2 - Le territoire de projet
Le cœur territorial du projet est l’axe ligérien du Loiret, de la Nièvre et du Cher.
Depuis la fin des années 40, les espaces agropastoraux ont été désertés par les éleveurs. Ces espaces, façonnés par le pastoralisme depuis des siècles ont vu leurs surfaces diminuer au profit d'un embroussaillement naturel.
Dans le secteur considéré, plusieurs sites naturels sont directement concernés par cette problématique. Les coteaux calcaires de la Nièvre, du Cher et de l'Yonne voient leurs reliquats de pelouses sèches calcicoles dans un état de conservation dégradé, sans trouver aujourd'hui de solution pastorale. De même et à plus grande ampleur, les pelouses et prairies alluviales ligériennes ne subsistent aujourd'hui que par des interventions mécaniques ponctuelles. Un troupeau, conduit par un berger, représente une complémentarité particulièrement pertinente aux pratiques du broyage mécanique de végétation, il procure par ailleurs une grande souplesse d'intervention. En plus d’offrir un revenu complémentaire à l’éleveur, l'entretien de ces espaces par le pastoralisme permet aux collectivités concernées de réaliser de substantielles économies et de s’attirer la sympathie des usagers et riverains. L’expérience Pasto-Loire menée par le Cen Centre est particulièrement instructive à ces égards.
Ayant démontré une pertinence écologique et économique certaine, ces expériences intéressent fortement les gestionnaires d’espaces naturels, d’autant que de nombreux outils financiers et fonciers sont à leur disposition pour permettre une relance de cette activité. Cependant, malgré la demande et du fait de systèmes d’élevage en place non calibrés pour cette activité (races rustiques, désintensification...), il n'existe sur ces territoires que peu d’éleveurs volontaires pour se lancer dans un tel projet. Le développement de cette activité passera donc, nécessairement, par l’installation de nouveaux actifs agricoles.


3 - Le collectif réalisateur du projet
Le collectif Past’Horizons (association loi 1901) est existant depuis 2008 de façon informelle. Il s’est jusqu’alors mobilisé sur des actions à destination du grand public, visant à faire découvrir le métier de berger itinérant, les spécificités de l’éco-pastoralisme en bord de Loire à l’occasion des transhumances de troupeaux (Fête des bergers 2008-2009-2010 ; Fête des Tondus 2011-2012 ; Fête du Pasto 2011-2012-2013).
De longue date la question de l’extension géographique et du développement de l’activité pastorale a été une préoccupation du collectif, puisque celui-ci est constitué pour partie d’éleveurs ovins, bergers salariés et éleveurs caprins. Ceux-ci étant fortement motivés pour s’installer et créer des entités agricoles collectives ou individuelles, basées essentiellement sur la pratique éco-pastorale.
Le collectif Past’Horizons bénéficie aujourd’hui de la reconnaissance de la population locale ainsi que des collectivités territoriales, tant au niveau des animations organisées que de la présence durable des troupeaux sur les zones ligériennes.
Plus que des exploitations déjà installées, le projet porte sur la création d’une exploitation agricole socle. Structure mère porteuse de tous les éléments matériels nécessaires (bâtis ou non bâtis).
L’association porteuse du projet compte en son sein quatre éleveurs, bergers et chevriers itinérant. Les troupeaux sont passés de 250 brebis en 2006 à 900 brebis et 50 chèvres en 2015, preuve que la demande éco-pastorale est forte. Le collectif a donc développé une réflexion visant à permettre de nouvelles installations d’actifs agricoles issus ou non du milieu
Ce projet localisé dans un premier temps sur une zone bénéficiant largement du soutien d’acteurs locaux permettra de concrétiser un slogan cher à la profession : La relance ovine. Par la suite il pourra servir de pilier à un développement plus large à échelle des territoires limitrophes et plus lointains.
L’expérience acquise pour les membres de l’association spécifiquement dédiée à l’éco-pastoralisme sera d’un apport déterminant, tant pour la formation de candidats que dans l’expertise apportée sur les zones naturelles à conduire en éco-pastoralisme.


4 - Les objectifs du projet
Le coeur du projet est de développer des exploitations d'élevage en pastoralisme viable sur le long terme.
Ce projet vise également à répondre aux impératifs d’entretien des espaces naturels de manière à maintenir la biodiversité et les capacités d’écoulement des eaux de la Loire. L’impact sur l’environnement sera suivi et expertisé par les structures naturalistes et gestionnaires de milieux naturels partenaires du projet.
Ce projet s’inscrit également dans une démarche Économie Sociale et Solidaire, dont le propos sera de permettre à des acteurs non conventionnels d’obtenir un statut social économiquement viable. Par le biais du partage des savoirs et l’engagement de nombreuses structures territoriales, la coopérative se fixe pour objectif de redonner vie à ces espaces délaissés par l’agriculture intensive et conventionnelle.
  1. Objectifs en termes de développement agricole et déploiement de modèles agro-écologiques
L’objectif premier du projet est l’installation d’un nombre croissant d’actifs en élevage ovin et caprin sur un modèle pleinement inscrit dans un objectif de double performance, économique et environnementale. L’éco-pastoralisme permet en effet, sur le plan des performances économiques, d’asseoir le modèle économique de l’exploitation sur deux ressources :
  1. la vente d’agneaux et de fromages de qualité à forte valeur ajoutée puisque reposant sur une alimentation du troupeau pour partie « gratuite » (la ressource éco-pastorale) et une très bonne valorisation des animaux (label bio, distribution en circuits courts via les AMAP notamment).
  2. le bénéfice pour l’entretien d’espaces naturels par le pastoralisme (engagements agro-environnementaux et contrats d’entretien avec des collectivités locales ou des gestionnaires d’espace naturels).
La création de la coopérative d’installation de bergers en éco-pastoralisme en tant que structure collective agricole permet d’améliorer encore la performance économique de l’activité de chaque exploitant en permettant la mutualisation d’un certain nombre de moyens (matériel agricole, temps administratif partagé...) et d’infrastructures (exploitation socle, bergerie commune...) ainsi qu’une organisation collective pour le foncier et la commercialisation des animaux.
Enfin cette coopérative ayant vu le jour en 2013, il s’agit du premier espace test agricole dédié à l’élevage en France. Ce dernier pourra également proposer une formation modulaire spécifiquement dédiée à l’éco-pastoralisme.
  1. Objectifs en termes de développement local et d’impact environnemental :
Le pastoralisme représente un outil de gestion des milieux naturels ouverts d’une grande efficacité. En effet, les espaces agro-pastoraux que sont les prairies et pelouses des bords de Loire sont les reliques d’un passé où le pastoralisme était partie intégrante de la vie de ce territoire. Dès les années 40, l’exode rural couplé aux modernisations de l’agriculture ont entraîné une disparition de l’agriculture de subsistance menée par les riverains de la Loire et une conversion des pratiques agricoles, passant de la polyculture-élevage à la céréaliculture. De ce fait, les bords de Loire ont été délaissés aux profits des terres limoneuses des vallées périphériques. Les milieux ouverts ont régressés en conséquence, perdant plus de 75% de leurs surfaces en cinquante ans.
Aujourd’hui, plusieurs centaines d’hectares de milieux ouverts persistent sur les francs-bords ligérien du Loiret, de la Nièvre et du Cher, mais ces surfaces voient la colonisation ligneuse les menacer à moyen terme. Ces terrains, ne permettent pas l’implantation d’un élevage conventionnel pour deux raisons principales, la dynamique de lignification des surfaces est rapide et la ressource fourragère est variable tant dans l’espace que le temps. Ces deux points engendrent la nécessité de réaliser un pâturage orienté pour inverser les processus de colonisation ligneuse tout en maintenant les habitats naturels présentant une richesse fourragère.
L’ensemble de ces surfaces ne relèvent pas d’un statut agricole et ne présentent pour la majorité aucun usage.
Une partie de ces surfaces sont toutefois gérée de façon mécanique au travers de contrats Natura 2000 ou de fonds de gestion du lit de la Loire (PLGN). Ces actions assurent le maintien de l’ouverture des milieux et l’expression des flores et faunes associées. Cependant, ces techniques pêchent par leur coût pour les gestionnaires, ne permettant pas de reconquérir davantage de surface du fait de l’entretien inhérent, ainsi que leur impact environnemental parfois conséquent. En effet, les actions de gestion mécanique sont ponctuelles et occasionnent un bouleversement des équilibres biotiques.
Les plus-values du pastoralisme sur ces espaces sont aujourd’hui reconnues par l’ensemble des gestionnaires d’espaces naturels. Le pastoralisme permet en effet des actions de limitation des développements par les espèces ligneuses et herbacées sociales dans un travail étalé dans le temps. De plus, l’hétérogénéité des habitats créés par l’action pastorale, inhérente au comportement alimentaire des troupeaux, permet l’expression d’une biodiversité remarquable. Pour finir, la gestion pastorale, quand elle entre dans le domaine agricole, permet aux gestionnaires de concentrer leurs efforts financiers sur la restauration et la réouverture de nouveaux secteurs, transmettant aux éleveurs l’entretien des surfaces. Ceci permettant d’optimiser les interventions et l’effort financier dans la reconquête de l’ouverture des milieux ligériens, tant sur les enjeux de limitation de l’impact des crues que sur les enjeux de biodiversité ou paysagers.
  1. Objectifs transversaux
L’installation de nouveaux actifs agricoles en élevage, dans une filière par ailleurs sinistrée.
Le maintien, voire redéploiement, des infrastructures liées à la filière ovine sur le département (abattoir, infrastructure de découpe).
L’innovation sociale et économique avec la création d’une structure coopérative.
Le partenariat vertueux multi-acteurs autour d’un projet de territoire alliant développement agricole et développement local.

4 – Une Société Coopérative d'Intérêt Collectif pastorale ligérienne
La structuration du projet pastoral ligérien passe par une interconnexion forte de l'ensemble des acteurs de l'agro-environnement, de l'économie sociale et solidaire et du développement territorial du val de Loire des départements du Loiret, de la Nièvre et du Cher.
L'ensemble des acteurs travaillant dors et déjà sur cette thématique, agissent aujourd'hui de manière indépendante sans prise en compte systématique des besoins et nécessités des autres acteurs de cette démarche. Sans engendrer d'impossibilités d'avancées réelles, ce fonctionnement ne permet pas d'optimiser les volontés d'actions de chaque structure.

Le fondement d'une SCIC pastorale ligérienne est de regrouper sous une gouvernance le plus grand nombre des acteurs en relation avec le projet assurant une transversalité des actions engagées. De même, au sein d'une SCIC multi-sociétariale, les relations entre partenaires sot fondamentalement différente, l'ensemble des acteurs agissant pour la réalisation d'objectifs partagés et mutualisant leurs compétences et capacités au bénéfice d'un projet plus vaste et complet que la simple somme des projets individuels.
  1. Des Éleveurs bergers-chevriers et salariés
Représentant les exploitants associés, ce collège regroupe l'outil de production agricole et les forces vives de la structure. C'est leur activité qui permet la mise en œuvre concrète des actions sur le terrain ainsi que l'animation générale de la coopérative.
L'association de plusieurs exploitations permet une mutualisation des moyens humains et matériels ainsi qu'une cohérence dans la pratique pastorale mise en œuvre sur les rives ligériennes. Une place particulière est donnée aux compagnons de l'espace test agricole au sein de ce collège.
Les salariés assurent le déploiement et l'animation de la coopérative ainsi que sa bonne gestion.
  1. Des Collectivités
Les collectivités sont les premiers partenaires de l'action pastorale de part leur assise territoriale. Les communes sont amenées à mettre du foncier à disposition et peuvent bénéficier des retombées économiques directe et indirecte apportées par le pastoralisme. De même, l'action de la coopérative, centrée sur un projet territorial répond à de nombreuses politiques publiques portées aux différents niveaux de l'organisation territoriale. L'implication dans ce collège assure la pérennité d'engagement et de coopération ainsi que la cohérence de la déclinaison pastorale sur le territoire.
  1. Des Consommateurs et sympathisants
Les AMAP, Paniers Solidaires et groupements de consommateurs sont des soutiens indispensables à toute démarche de production agricole. Leur implication dans la coopérative assure une adéquation entre l'offre et la demande, tant sur des démarches qualités que sur le rayonnement nécessaire de la production.
  1. Des Bénéficiaires
Associations de protection de l'environnement, d'usagers ou de projets sont des partenaires incontournables. En effet, la mise en œuvre du pastoralisme répondant à des objectifs de préservation de l'environnement, du paysage et du cadre de vie, l'implication de ces structures assure une cohérence entre les grands enjeux environnementaux et agricoles, principe fondateur de l'action éco-pastorale de Past'Horizons. Cette implication permet également un travail des plus rapproché entre les structures gestionnaires de milieux naturels et les bergers, permettant une prise en considération quotidienne des enjeux de chacune des structures ainsi qu'une adaptation efficace des pratiques et outils agro-environnementaux.
  1. Des Socioprofessionnels
Les filières ovine et caprine ne sont pas des production en vase clos et nombre de partenaires entrepreneuriaux gravitent autour de l'action pastorale. Les entreprises, qu'elles soient en amont ou en aval de la chaîne de production participent de façon incontournable à la pérennité de la pratique. Leur insertion au sein de la coopérative permet de conserver des orientations de développement de la coopérative dans un cadre économique territorial et en harmonie avec les autres acteurs des filières ovines et caprines du territoire.

5 – Conclusion
L'espace test agricole est dors et déjà lancé par le collectif Past'Horizons et les candidats au parcours sont en attente de lancement de leurs activités pastorales. Past'Horizons souhaite pouvoir proposer des parcours en adéquation avec chaque compagnon mais réaliste face aux exigences économiques. Chaque arrivée de compagnon en autonomie est accompagné par l'ouverture de nouveaux fonciers assurant le déploiement de l'action pastorale. Un travail fin est nécessaire pour chaque cas de figure permettant la mise à disposition optimale de l'outil de production, avec les soutiens locaux indispensables à la réussite des projets.
La création de la SCIC Past'Horizons est initiée par le collectif fondateur mais nécessite un travail de recueil approfondi des volontés d'engagement de chaque partenaire qui permettra de construire un modèle coopératif partagé au service du territoire et en totale adéquation avec les différentes politiques et stratégies territoriales portée par l'ensemble des acteurs de l'environnement, de l'économie sociale et solidaire et de l'agriculture.
Cependant, des échéances existent à la création de ce modèle coopératif. 2015 verra la transformation de l'association en Société Coopérative d'Intérêt Collectif afin d'initier son action et de démarrer la structuration générale du projet sur des bases de fonctionnement adapté aux nécessités de chacun.


1 commentaire:

  1. Bonjour,

    Suite à notre rencontre de mercredi 20 aout au champ de tir de Challuy, je vous joins mes coordonnées :

    Philippe Grangé
    président NORD58
    Tél 0608899629
    email : grangep@aol.com

    Le club NORD58 souhaite être informé des périodes de la présence des moutons sur zone afin de pouvoir organiser les activités d'orientation en sachant quelle zone sera disponible.
    Il est également souhaitable de laisser le passage entre les clôtures et les haies dans les découverts.

    Restant à votre disposition,

    bien cordialement,

    Philippe

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